Améliorer le diagnostic et la surveillance, contribuer à la mise au point d’outils de dépistage adaptés, prendre en compte les enjeux locaux pour agir efficacement : dans nos grands domaines d’intervention, les équipes de la Fondation poursuivent leurs efforts pour adresser les besoins non couverts des populations les plus vulnérables. Un engagement transversal – qui cible le renforcement du diagnostic, la recherche de terrain et la diffusion des connaissances – et partenarial : toujours en lien avec l’écosystème local, les instituts de recherche, les entreprises et les organisations internationales compétentes.

Tuberculose

En rejoignant le réseau de coopération international « Stop TB Partnership » fin 2023, la Fondation Mérieux a réaffirmé son engagement à contribuer à « Mettre un terme à l’épidémie de tuberculose d’ici à 2030 », cible qui figure parmi les objectifs de développement durable des Nations Unies liés à la santé.

En 2024, projets de lutte contre la tuberculose, menés en Afrique et en Asie, ont participé à faciliter le diagnostic et la surveillance de la maladie et à favoriser l’innovation scientifique au service du plus grand nombre. À travers des projets de recherche opérationnelle qui évaluent les tests de dépistage rapide en condition réelle, nous contribuons à faciliter l’accès à de nouvelles méthodes de diagnostic répondant aux réalités socio-économiques des pays à revenu faible et intermédiaire. Le projet APRECIT par exemple, qui a été clôturé en 2024, portait sur l’évaluation du rapport coût-efficacité de plusieurs stratégies de dépistage et de prise en charge de l’infection tuberculeuse à Madagascar et au Cameroun. Sur un modèle communautaire semblable, le projet Risk4Kids, lancé en 2024, évalue trois solutions de dépistage rapide non invasives pour faciliter le diagnostic de la tuberculose pédiatrique au Bangladesh.

En parallèle, la Fondation accompagne les Programmes Nationaux de Lutte contre la Tuberculose dans la mise en œuvre des recommandations définies par l’OMS. En 2024, nous avons contribué à la publication d’un rapport stratégique de l’OMS sur l’élimination de la tuberculose parmi les réfugiés et migrants, document basé sur activités de la Fondation au Liban. Plusieurs textes publiés dans la revue de « The Union » ont également mis à l’honneur les projets de la Fondation en 2024.

Résistance Antimicrobienne (RAM)

La Fondation Mérieux déploie une approche intégrée de la lutte contre la RAM, qui couvre le renforcement des capacités microbiologiques et des systèmes de surveillance, la définition de plans d’action en appui aux autorités sanitaires, ainsi que la formation des cliniciens aux bonnes pratiques d’utilisation des antibiotiques. Depuis 2020, la Fondation organise chaque année un cours avancé sur la lutte contre la RAM en partenariat avec l’Université Paris Cité afin de fournir des clés de compréhension et de prévention de la RAM. Les projets sont déployés selon l’approche « One Health », basée sur l’interdépendance des enjeux humains, vétérinaires et environnementaux.

En 2024, la Fondation a consolidé son rôle d’expert en renouvelant ou développant plusieurs projets phares soutenus par des partenaires de référence, comme le Fleming Fund (programme d’aide britannique) ou l’AFD (Agence française de développement). Ces initiatives, déployées au Laos, au Sénégal et en République démocratique du Congo, se sont concentrées sur le renforcement des capacités diagnostiques et la contribution à la mise en place de systèmes de surveillance robustes.

Des jalons clés ont également été atteints au cours de l’année, tels que la publication des résultats de l’étude de surveillance de la RAM menée à Madagascar dans le cadre du protocole Tricycle de l’OMS (dans le journal « The Lancet Microbe »), le lancement de la deuxième phase du projet QWArS au Cambodge pour renforcer les compétences des acteurs de santé humaine et animale, ou la mise en place d’un centre de données sur la RAM à Madagascar et au Burkina Faso, dans la perspective de définir des indicateurs stratégiques pertinents pour suivre l’impact des mesures de santé publique.

Infections Respiratoires Aiguës

Les infections respiratoires aiguës, qui constituent une urgence de santé publique dans les pays à ressources limitées, font l’objet de plusieurs projets visant à mieux comprendre l’étiologie des infections et développer les démarches de prévention. Nos activités participent à renforcer la prise en charge des populations à risque, à coordonner la recherche sur la transmission des infections et à évaluer l’impact de la vaccination afin d’éclairer les politiques de santé nationales

En 2024, notre programme sur les infections respiratoires aiguës s’est illustré par le lancement d’un nouveau projet au Bangladesh pour la gestion nationale de la pneumonie pédiatrique. Dans l’objectif d’améliorer le diagnostic de premier niveau, ainsi que la gestion des cas chez les enfants de moins de cinq ans, l’étude Pneumo-DX a démarré dans le camp de réfugiés Rohingyas de Cox Bazar où les conditions de vie rudimentaires accélèrent la propagation des maladies infectieuses, en particulier des virus respiratoires.

L’année 2024 a également été marquée par la publication des résultats de l’étude internationale NOSO-COR sur les risques de transmission nosocomiale de la COVID-19 dans la revue scientifique « American Journal of Tropical Medicine and Hygiene ». Les conclusions de l’analyse d’impact des mesures préventives destinées à éviter la propagation de la COVID-19 lors de la Coupe d’Afrique des Nations organisée au Cameroun en 2021 ont également fait l’objet d’une publication dans le « Journal of Public Health » au Royaume-Uni.